On se lève vers 9h, première urgence trouver à manger. La télé du mini hall tourne en boucle sur les images des attentats mais on ne comprend pas la situation plus que ça. Les filles sont levées aussi, Céline va un peu mieux mais c'est pas encore ça. Par contre, pas question pour elles de sortir.
On sort dans la rue avec un peu d'appréhension, le temps est superbe, la rue vide et tout est fermé, vraiment étrange dans ce pays où tout tourne en permanence. Un marchand de journaux au coin, quelques badeaux, un taxi qui nous hèle, c'est tout. On passe le poste de police avant d'arriver à un carrefour garde par l'armé. A gauche, juste avant la mer, c'est l'hôtel Taj. On réalise qu'on était vraiment à coté des combats. Là tout est calme, pour nous c'est fini, plus qu'à attendre notre vol de samedi.
On continue notre recherche de nourriture. Un peu plus loin, on croise la rue de notre hôtel, on passe voir si on peut prendre la chambre. Pas de problème, il y a une chambre de dispo, on peut venir quand on veut. Le staff nous propose de prendre le petit dej mais il faut rapporter à manger aux filles. L'hôtel est bien sans être ostentatoire (comme l'anglaise croisée au poste de police, on avait décidé de payer plus cher nos trois dernières nuits).
On trouve un petit buibui chez lequel on achète quelques trucs, à manger on prend le journal en passant et on rentre. C'est pas spécialement stressant juste étrange.
La lecture du journal nous permet de piger ce qui s'est passé dans la nuit, on annonce déjà plus de 100 morts, la question du pourquoi commence à nous travailler, Pourquoi attaquer un poste de police? Pourquoi attaquer la gare qui est un symbole bien différent des hôtels de luxe et du bar? Pourquoi ces attaques ressemblent plus à un massacre sur un campus américain qu'à un attentat 'classique'?
Dans la partie tristement ironique le journal titre "Don't worry I'm Here" . Ce sont les mots du responsable anti terroriste à son arrivé. Quelques instants plus tard il était tué par les assiégés. Ca nous rappelle les rodomontades des policiers pendant la nuit associées à la certitude qu'on ne pouvait pas compter dessus.
Plus près de nous, on se dit que nos précautions de la nuit n'étaient pas si futiles, un poste de police a été attaqué (Victoria avait dit que ça pouvait être une cible naturelle. et que c'était pas forcement une bonne idée de rassembler les personnes ici), des coups de feux ont été tirés d'une voiture sur une foule (c'est les images que l'on voit sur toute les chaines d'infos).
Pendant notre absence, les filles ont appelé l'ambassade, les assurances et eu des nouvelles des proches parents qui harcèlent le quai d'Orsaix. Pas de rapatriement de prévu, à priori le pov gars de l'assurance en a pris pour son grade mais il aura participer à son insu au soutient psychologique des victimes des attentats.
Pour les assurances, tant qu'il n'y a pas de blessé rien n'est fait, le choc psycho lié au fait d'avoir échapper à des tirs n'est pas suffisant à leur yeux et pour pouvoir bénéficier du rapatriement, il faut avoir l'expertise d'un médecin local puis une contre expertise une fois rentré. Autant dire que dans une ville morte ou tous les déplacements sont très déconseillés c'est vous vous démerdez!!!! On est clairement dans un système malhonnête, je ne vois pas d'autre terme à retenir.
On décide de rejoindre notre hôtel, à cet instant le journal annonce que le Taj est libéré, que le seul lieu de combat est l'Oberoi. L'ambassade est juste à coté de ce dernier, pas question de s'y réfugier. Pour nous, on ne pense pas prétendre à un rapatriement, pour les filles c'est justifiée, on leur laisse notre numéro en espérant avoir des nouvelles de France si elles réussissent à partir.
Notre hôtel est bien plus confortable, on dispose d'un restaurant qui nous permet de manger sans sortir, d'une connexion internet, de la télé dans la chambre. On envoie les premiers mails à nos proches et on en apprend un peu plus sur la situation.
La chambre est chouette, on ferme les rideaux pour éviter les vis à vis. Pour la première fois de ma vie c'est en pensant qu'on peut me tirer dessus que je fais cette action et non pour éviter qu'on ne me voit à poil! De la même façon, on regarde comment on peut ouvrir les grilles des fenêtres et sortir de la chambre par l'extérieur. Une fois réfugié sur la plateforme de la clim, on est coincé comme des rats, mais c'est toujours un moyen de sortir de la chambre et se cacher.
Ayant envie de manger à l'occidentale (on commence à avoir vraiment faim) on ressort dans la petite rue de l'hôtel. Les 3 hôtels voisin de la même gamme n'ont pas de resto et le reste est fermé. Ceux ayant une grille la maintiennent à demi fermée.
De retour à l'hôtel, on découvre qu'il dispose d'une terrasse sur le toit. L'ascenseur qui y mène contient un gars qui appuie sur les boutons, un boulot spécial pour non claustrophobe et une illustration de l'automatisation a l'indienne:)
Ca rappelle les gars qui passent les mains sous les robinets automatiques dans les toilettes pour grappiller un petit pourboire.
La haut on croise un canadien, il a passé une bonne nuit avant de se réveiller stupéfait par les nouvelles. Il cherche à savoir comment sortir de ce bordel pour continuer son voyage vers Goa.
On surplombe la ville silencieuse sous le soleil. En arrivant sur la terrasse, un bruit que je prends pour un coup de feu propulse mon petit cœur à 200. Les bruits qui suivent sont clairement des rafales, ils viennent de l'Oberoi distant de 1km. La prise d'otages n'est pas finie. Nous évoluons prudemment sur la terrasse tout en restant prés des bars en dur sans trop s'approcher du bord. De la fumée s'échappe de l'hôtel Taj, des parties présentent clairement des signes d'incendie mais tout est silencieux de ce coté.
En milieu d'après midi, on rappelle l'ambassade histoire de s'enregistrer officiellement. Ils n'en savent pas plus que nous sur la situation, les filles ont déjà été enregistrées, pas de rapatriement prévu. Ils conseillent de ne pas bouger de l'hôtel.
La mère de Victoria s'inquiète de savoir si on ne se tape pas dessus réfugié dans notre chambre, c'est ça d'avoir une fille travaillant sur les zones dangereuses du globe mais pas mariée à un age avancé:) Vic la rassure, tout va bien, ça nous fait bien rire.)
La journée passe tranquillement, les coups de feu ne bougent pas de l'Oberroi, on peut manger. On arrive à avoir les infos de TV5 qui nous donne une version un peu plus documentée de la situation que les éternelles images en boucle des chaînes d'infos continues. On y apprend notamment que plus de 2000 personnes seraient mortes en Inde dans l'année à cause d'attentats de tout bord. A titre d'info, les journaux de la semaine précédente discutaient autour de savoir s'il fallait subventionner la reconstruction des églises détruites par les hindouistes extrémistes lors des dernières émeutes anti chrétienne.
Une dernière montée sur la terrasse pour découvrir que le toit de l'hotel Taj est en feu. Il ne semble pas y avoir d'intervention des pompiers ce qui signifie que l'hôtel n'est pas encore évacué. On rentre se coucher, on à rien de mieux à faire de toute façon. Plus que deux jours à tenir.
On sort dans la rue avec un peu d'appréhension, le temps est superbe, la rue vide et tout est fermé, vraiment étrange dans ce pays où tout tourne en permanence. Un marchand de journaux au coin, quelques badeaux, un taxi qui nous hèle, c'est tout. On passe le poste de police avant d'arriver à un carrefour garde par l'armé. A gauche, juste avant la mer, c'est l'hôtel Taj. On réalise qu'on était vraiment à coté des combats. Là tout est calme, pour nous c'est fini, plus qu'à attendre notre vol de samedi.
On continue notre recherche de nourriture. Un peu plus loin, on croise la rue de notre hôtel, on passe voir si on peut prendre la chambre. Pas de problème, il y a une chambre de dispo, on peut venir quand on veut. Le staff nous propose de prendre le petit dej mais il faut rapporter à manger aux filles. L'hôtel est bien sans être ostentatoire (comme l'anglaise croisée au poste de police, on avait décidé de payer plus cher nos trois dernières nuits).
On trouve un petit buibui chez lequel on achète quelques trucs, à manger on prend le journal en passant et on rentre. C'est pas spécialement stressant juste étrange.
La lecture du journal nous permet de piger ce qui s'est passé dans la nuit, on annonce déjà plus de 100 morts, la question du pourquoi commence à nous travailler, Pourquoi attaquer un poste de police? Pourquoi attaquer la gare qui est un symbole bien différent des hôtels de luxe et du bar? Pourquoi ces attaques ressemblent plus à un massacre sur un campus américain qu'à un attentat 'classique'?
Dans la partie tristement ironique le journal titre "Don't worry I'm Here" . Ce sont les mots du responsable anti terroriste à son arrivé. Quelques instants plus tard il était tué par les assiégés. Ca nous rappelle les rodomontades des policiers pendant la nuit associées à la certitude qu'on ne pouvait pas compter dessus.
Plus près de nous, on se dit que nos précautions de la nuit n'étaient pas si futiles, un poste de police a été attaqué (Victoria avait dit que ça pouvait être une cible naturelle. et que c'était pas forcement une bonne idée de rassembler les personnes ici), des coups de feux ont été tirés d'une voiture sur une foule (c'est les images que l'on voit sur toute les chaines d'infos).
Pendant notre absence, les filles ont appelé l'ambassade, les assurances et eu des nouvelles des proches parents qui harcèlent le quai d'Orsaix. Pas de rapatriement de prévu, à priori le pov gars de l'assurance en a pris pour son grade mais il aura participer à son insu au soutient psychologique des victimes des attentats.
Pour les assurances, tant qu'il n'y a pas de blessé rien n'est fait, le choc psycho lié au fait d'avoir échapper à des tirs n'est pas suffisant à leur yeux et pour pouvoir bénéficier du rapatriement, il faut avoir l'expertise d'un médecin local puis une contre expertise une fois rentré. Autant dire que dans une ville morte ou tous les déplacements sont très déconseillés c'est vous vous démerdez!!!! On est clairement dans un système malhonnête, je ne vois pas d'autre terme à retenir.
On décide de rejoindre notre hôtel, à cet instant le journal annonce que le Taj est libéré, que le seul lieu de combat est l'Oberoi. L'ambassade est juste à coté de ce dernier, pas question de s'y réfugier. Pour nous, on ne pense pas prétendre à un rapatriement, pour les filles c'est justifiée, on leur laisse notre numéro en espérant avoir des nouvelles de France si elles réussissent à partir.
Notre hôtel est bien plus confortable, on dispose d'un restaurant qui nous permet de manger sans sortir, d'une connexion internet, de la télé dans la chambre. On envoie les premiers mails à nos proches et on en apprend un peu plus sur la situation.
La chambre est chouette, on ferme les rideaux pour éviter les vis à vis. Pour la première fois de ma vie c'est en pensant qu'on peut me tirer dessus que je fais cette action et non pour éviter qu'on ne me voit à poil! De la même façon, on regarde comment on peut ouvrir les grilles des fenêtres et sortir de la chambre par l'extérieur. Une fois réfugié sur la plateforme de la clim, on est coincé comme des rats, mais c'est toujours un moyen de sortir de la chambre et se cacher.
Ayant envie de manger à l'occidentale (on commence à avoir vraiment faim) on ressort dans la petite rue de l'hôtel. Les 3 hôtels voisin de la même gamme n'ont pas de resto et le reste est fermé. Ceux ayant une grille la maintiennent à demi fermée.
De retour à l'hôtel, on découvre qu'il dispose d'une terrasse sur le toit. L'ascenseur qui y mène contient un gars qui appuie sur les boutons, un boulot spécial pour non claustrophobe et une illustration de l'automatisation a l'indienne:)
Ca rappelle les gars qui passent les mains sous les robinets automatiques dans les toilettes pour grappiller un petit pourboire.
La haut on croise un canadien, il a passé une bonne nuit avant de se réveiller stupéfait par les nouvelles. Il cherche à savoir comment sortir de ce bordel pour continuer son voyage vers Goa.
On surplombe la ville silencieuse sous le soleil. En arrivant sur la terrasse, un bruit que je prends pour un coup de feu propulse mon petit cœur à 200. Les bruits qui suivent sont clairement des rafales, ils viennent de l'Oberoi distant de 1km. La prise d'otages n'est pas finie. Nous évoluons prudemment sur la terrasse tout en restant prés des bars en dur sans trop s'approcher du bord. De la fumée s'échappe de l'hôtel Taj, des parties présentent clairement des signes d'incendie mais tout est silencieux de ce coté.
En milieu d'après midi, on rappelle l'ambassade histoire de s'enregistrer officiellement. Ils n'en savent pas plus que nous sur la situation, les filles ont déjà été enregistrées, pas de rapatriement prévu. Ils conseillent de ne pas bouger de l'hôtel.
La mère de Victoria s'inquiète de savoir si on ne se tape pas dessus réfugié dans notre chambre, c'est ça d'avoir une fille travaillant sur les zones dangereuses du globe mais pas mariée à un age avancé:) Vic la rassure, tout va bien, ça nous fait bien rire.)
La journée passe tranquillement, les coups de feu ne bougent pas de l'Oberroi, on peut manger. On arrive à avoir les infos de TV5 qui nous donne une version un peu plus documentée de la situation que les éternelles images en boucle des chaînes d'infos continues. On y apprend notamment que plus de 2000 personnes seraient mortes en Inde dans l'année à cause d'attentats de tout bord. A titre d'info, les journaux de la semaine précédente discutaient autour de savoir s'il fallait subventionner la reconstruction des églises détruites par les hindouistes extrémistes lors des dernières émeutes anti chrétienne.
Une dernière montée sur la terrasse pour découvrir que le toit de l'hotel Taj est en feu. Il ne semble pas y avoir d'intervention des pompiers ce qui signifie que l'hôtel n'est pas encore évacué. On rentre se coucher, on à rien de mieux à faire de toute façon. Plus que deux jours à tenir.
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